Conversations avec André Gide
Claude Mauriac rencontre André Gide en 1937. C'est, entre eux, le début d'une complicité singulière, tant littéraire que politique. Face au « contemporain capital », ce tout jeune homme en est le premier étonné.
André Gide accepte l'invitation à Malagar de François Mauriac qui, en ces heures graves de l'été 1939, donne lieu à des pages émouvantes sur les relations de ces trois hommes dont beaucoup de préoccupations sont voisines.
Marcel Jouhandeau, Paul Claudel, Jean Cocteau, Roger Martin du Gard et bien d'autres sont présents dans ce journal. Entretenue durant la guerre et le début de l'Occupation par leur correspondance, l'amitié d'André Gide et de Claude Mauriac s'estompe peu à peu. Lorsqu'ils se revoient après la Libération, le charme est rompu.
Tant d'années écoulées ont permis à l'auteur des Conversations avec André Gide de rétablir toutes les coupures qu'il avait cru devoir faire dans son journal de 1951. Cette nouvelle édition, notablement augmentée, réservera quelques surprises. Elle s'achève sur un entretien avec André Malraux qui salue ce portrait d'une de nos plus grands écrivains : « Vous avez su voir les expressions et les faire voir. Votre témoignage est le plus vivant de tous ; il est (j'ai assez connu Gide pour l'affirmer) le plus ressemblant. Vous mettez la couleur. Vous faites participer le lecteur à votre admiration. »
Écrivain et journaliste, Claude Mauriac est l'auteur de romans dont, chez Albin Michel, Le Dîner en ville et La marquise sortit à cinq heures, et d'essais critiques, entre autres, chez le même éditeur, L'alittérature contemporaine. De son journal qu'il tient depuis l'adolescence, il a créé une oeuvre aussi particulière qu'impressionnante, Le Temps immobile, véritable monument littéraire, dont les Conversations avec André Gide furent la première pierre.