Feydeau s'en va
" C'est brillant et tellement émouvant. [...] Le livre de Thierry Thomas est d'une tendresse infinie, érudit et drôle." Le Figaro Littéraire
Virginie, dans l’ascenseur, baisse les yeux afin qu’il puisse à loisir étudier son visage dont le modelé se recompose d’étage en étage, sculpté par les lumières de l’hôtel.
Elle a les pommettes hautes, un grain de beauté sur la joue gauche, un autre, juste à côté, presque imperceptible. Le désir que Feydeau éprouve pour cette peau juvénile s’entrelace à celui de finir sa pièce – après non pas au désir d’écrire : réaliser une comédie, faire en sorte qu’elle advienne, a peu à voir avec l’acte d’écrire ; c’est autre chose qui est en jeu : le besoin vital de sortir de soi, d’être un lieu de passage, une salle des pas perdus, pour des paroles qui ne sont pas les vôtres.