Jansénismes et Lumières
Quoi de plus contraire, en apparence, que le catholicisme janséniste, hérité de saint Augustin et de Pascal, et la philosophie rationaliste et conquérante des Lumières ? Volontiers antichrétiennes, les Lumières rejettent le jansénisme ; les jansénistes dénoncent la confiance des philosophes en l'homme, héritée selon eux des jésuites.
Pourtant Voltaire, Montesquieu, Diderot et Rousseau sont aussi les contemporains de Barral, Duguet, Legros, Lepaige et Maultrot. L'âge de l'Encyclopédie est également celui des Nouvelles Ecclésiastiques. En 1713, avec la bulle Unigenitus, le pape pense en terminer avec le jansénisme. Il ne réussira qu'à renforcer une culture d'opposition utilisée par les parlementaires contre Louis XV. Dans les années 1780, les jansénistes, évoquant Montesquieu et Rousseau, réclameront la "tolérance civile" pour les protestants.
C'est une rencontre tumultueuse et conflictuelle, un autre visage du XVIIIe siècle, qu'évoque le livre de Monique Cottret, maître de conférences d'histoire moderne à l'Université de Paris X-Nanterre. Sans trouver trace d'un "complot" janséniste aux origines de la Révolution française, l'auteur éclaire d'un jour nouveau ces formes paradoxales de solidarité qui se sont nouées dans une société d'Ancien Régime en crise. Ainsi sont réévalués les liens entre politique, religion et philosophie à l'aube de la modernité.
Pourtant Voltaire, Montesquieu, Diderot et Rousseau sont aussi les contemporains de Barral, Duguet, Legros, Lepaige et Maultrot. L'âge de l'Encyclopédie est également celui des Nouvelles Ecclésiastiques. En 1713, avec la bulle Unigenitus, le pape pense en terminer avec le jansénisme. Il ne réussira qu'à renforcer une culture d'opposition utilisée par les parlementaires contre Louis XV. Dans les années 1780, les jansénistes, évoquant Montesquieu et Rousseau, réclameront la "tolérance civile" pour les protestants.
C'est une rencontre tumultueuse et conflictuelle, un autre visage du XVIIIe siècle, qu'évoque le livre de Monique Cottret, maître de conférences d'histoire moderne à l'Université de Paris X-Nanterre. Sans trouver trace d'un "complot" janséniste aux origines de la Révolution française, l'auteur éclaire d'un jour nouveau ces formes paradoxales de solidarité qui se sont nouées dans une société d'Ancien Régime en crise. Ainsi sont réévalués les liens entre politique, religion et philosophie à l'aube de la modernité.