La Haine n'aura pas le dernier mot
Au Burundi, pays voisin du Rwanda, ravagé par les massacres interethniques, la misère et le sida, une femme d'exception se bat pour que la haine n'ait pas le dernier mot. Cette haine, Marguerite Barankitse, que tous surnomment Maggy, l'a vécue dans son expression la plus inhumaine lorsqu'en 1993 soixante-douze personnes sont assassinées sous ses yeux. Au coeur de cette barbarie, elle parvient, au risque de sa vie, à sauver vingt-cinq enfants avant d'en recueillir des centaines d'autres dans l'enfer de la guerre civile. Puisant des forces insoupçonnées dans sa colère et sa révolte, mais aussi dans sa foi chrétienne comme dans son amour pour la vie, elle bâtit au fil des années une véritable pépinière d'espérance. Plus de dix mille enfants sont nourris, scolarisés, réintégrés dans leur famille ou réunis dans des maisons o? se réinvente une responsabilité solidaire. Surtout, ils bénéficient d'une éducation à la paix, au pardon et au respect qui fait d'eux une nouvelle génération de jeunes citoyens plaçant leur humanité au-delà de toute appartenance ethnique - hutue, tutsie ou twa. Rayonnante de grâce et d'humour, subversive aussi bien vis-à-vis de certaines pratiques humanitaires que des puissants ou de son Église, Marguerite Barankitse soulève des montagnes face au malheur et nous donne une immense leçon de vie.