Le Monde du jeu à Paris, 1715-1800
Autour du Palais-Royal et de la rue Saint-Honoré, dans des tripots clandestins, le Paris du XVIIIe siècle joue au trictrac et au biribi, et la cour elle-même n'échappe pas à la passion du jeu. Au coeur de cette sociabilité ludique, des personnages hauts en couleur : courtiers, veuves d'officiers oisives, rabatteurs et l'éternel tricheur.
C'est ce monde des jeux interdits, décrit à partir des archives de police par Francis Freundlich, historien du XVIIIe siècle, que la monarchie, puis la Révolution tenteront de réprimer avec le soutien des moralistes, sans vouloir pour autant se priver des ressources financières de la loterie. Car le jeu, par la place qu'il accorde au hasard, déstabilise l'ordre religieux et politique. Dans les années 1790, on ira même jusqu'à y voir un signe flagrant d'activités contre-révolutionnaires.
À travers cette analyse du Paris des joueurs, Francis Freundlich éclaire d'un jour nouveau ce qui va désormais hanter l'homme moderne : l'insatisfaction sociale et, selon la formule de Daniel Roche dans sa préface, « l'espoir d'être enfin du côté des gagnants ».