
Le Roi vient quand il veut
Parmi les entretiens que j’ai donnés depuis 1984, j’en ai réuni trente. On y trouvera le jeu de masques que ce genre exige, des contrevérités peut-être, de l’incongru, des traits de mauvaise foi, mais sûrement aussi quelques vérités, pas toutes involontaires.
Et puis, relisant ces propos, je me dis qu’à défaut de la vérité introuvable, on y trouve enlacés les souvenirs et les lectures qui m’ont constitué : le panthéon aztèque et la chasse à Dieu dans Moby Dick, « le petit roman de trente pages » de Lautréamont et le rasoir d’un théologien anglais, une écoute enfantine de Salammbô qui est ma scène primitive, des lieux et des noms. Melville et Faulkner, Beckett, y voyagent parmi des toponymes limousins. Mes morts bavards, Flaubert, Rimbaud et Villon, Giono et Borges, Hugo y fréquentent des prolétaires morts sans discours.
Pierre Michon
Et puis, relisant ces propos, je me dis qu’à défaut de la vérité introuvable, on y trouve enlacés les souvenirs et les lectures qui m’ont constitué : le panthéon aztèque et la chasse à Dieu dans Moby Dick, « le petit roman de trente pages » de Lautréamont et le rasoir d’un théologien anglais, une écoute enfantine de Salammbô qui est ma scène primitive, des lieux et des noms. Melville et Faulkner, Beckett, y voyagent parmi des toponymes limousins. Mes morts bavards, Flaubert, Rimbaud et Villon, Giono et Borges, Hugo y fréquentent des prolétaires morts sans discours.
Pierre Michon