Le Roman « gothique » anglais, 1764-1824
Ruines d'abbayes ou de châteaux, souterrains inquiétants et chastes héroïnes appartiennent aux images léguées par le roman anglais de la fin du XVIIIe siècle, ressuscité par le surréalisme. Avant la parution du livre de Maurice Lévy, ancien directeur de la maison française d'Oxford, professeur de littérature anglaise à l'université de Toulouse-Le-Mirail, il n'existait pas de synthèse française sur ce mouvement littéraire représenté par Ann Radcliffe, Horace Walpole et Matthew Gregory Lewis. Avec ces auteurs qui plaçaient la littérature sous le signe du « gothique », l'Angleterre moderne rêvait devant les vestiges du passé, exprimant ainsi son désir de retrouver la vraie « demeure de l'intimité absolue ».
Les nombreux avatars de ce genre, en particulier aux Etats-Unis, ne peuvent en faire oublier les origines et le sens premier : dire la « précarité, l'abîme et le manque, cette réalité gothique qu'est la vie ».