L'Entreprise barbare
Depuis une semaine, ce directeur erre dans les locaux abandonnés de Thomson. Quand la société a déménagé, elle l'a laissé sur place... Cette secrétaire de cinquante-trois ans écoute une psychologue lui proposer d'une voix douce un "repositionnement sur le marché de l'emploi". Pendant deux semaines, ce directeur de magasin de Go Sport a été suivi comme son ombre par un consultant qui chronométrait et notait tous ses faits et gestes. Bilan : six mois sous antidépresseurs.
De l'entreprise, on connaissait la façade conquérante, dynamique, mondialisée. On parle moins des histoires absurdes, des rapports factices et de la tension permanente qui y règne. Des employés désabusés, des cadres qui doutent, des gens soudain mis à l'index, brimés et rayés d'un trait de plume.
À leurs oreilles résonnent bizarrement les discours officiels : "créer de la valeur pour nos actionnaires", "humanisme, ouverture, volonté de gagner", "relever ensemble les défis du XXIe siècle."
Entre les slogans enthousiastes et la réalité de la vie de bureau, s'est glissée l'Entreprise barbare.
De l'entreprise, on connaissait la façade conquérante, dynamique, mondialisée. On parle moins des histoires absurdes, des rapports factices et de la tension permanente qui y règne. Des employés désabusés, des cadres qui doutent, des gens soudain mis à l'index, brimés et rayés d'un trait de plume.
À leurs oreilles résonnent bizarrement les discours officiels : "créer de la valeur pour nos actionnaires", "humanisme, ouverture, volonté de gagner", "relever ensemble les défis du XXIe siècle."
Entre les slogans enthousiastes et la réalité de la vie de bureau, s'est glissée l'Entreprise barbare.