Les Moralistes français
« L'ensemble de ce recueil atteste une royauté de l'esprit français. Nietzsche, qui avait beaucoup lu nos moralistes, qui les admirait, leur reprochait d'avoir pesé leurs jugements aux balances chrétiennes, d'avoir adopté d'emblée et par une disposition insurmontable la "morale des esclaves". Cependant il appréciait chez La Rochefoucauld son "mépris de la pitié", et il se sentait attiré par la véhémence antisociale de Chamfort. À l'encontre de Nietzsche, il nous semble que cette ascendance morale de nos moralistes, ce point d'humanité qui les fait ne pas abandonner les hommes alors qu'ils les jugent rigoureusement, cette espérance aussi qu'on aperçoit lointaine lumière ! chez les plus désenchantés d'entre eux, sont à l'honneur de notre génie. »
Gérard Bauër