Lettres à Jean Marais
Jean Cocteau a écrit : « Mettre sa nuit en plein jour, le mystère en pleine lumière. L’impudeur est notre héroïsme à nous et l’œuvre d’un homme doit être assez forte pour qu’on puisse lever le rideau sur ses coulisses. » Le courage n’est pas seulement une affaire physique. Le courage moral est à mon avis plus difficile, plus important, plus nécessaire. Ce qui a existé a existé. Ce qui a eu lieu a eu lieu. Je préfère que ces lettres soient publiées et connues de mon vivant. Après ma mort elles pourraient l’être avec des commentaires qui ne seraient pas exacts. Ces lettres sont aussi l’histoire d’une époque, de 1938 à 1963, vingt-cinq ans, un quart de siècle, un tiers de la vie de Jean Cocteau. L’histoire d’une amitié que rien ne pouvait altérer, même pas le miroir. Le seul défaut que j’aie pu découvrir chez Jean Cocteau c’est qu’il me voyait paré de toutes les qualités que je n’avais pas.
Jean Marais
Jean Marais