Ma mère, ce fléau
Un des derniers tabous de l’époque contemporaine présuppose qu’une mère, à défaut d’être parfaite, ne peut être que bonne. Les médias se bornent à signaler l’exceptionnel (mère infanticide ou bien complice d’inceste, de proxénétisme) mais l’existence des mères nocives, maltraitantes psychologiquement, perverses, « folles », absentes, est occultée.
Ce qui laisse les victimes bien désemparées, hébétées parfois une vie entière, alors que la mauvaise mère ordinaire et la maltraitance psychologique sont beaucoup plus répandues qu’on ne le croit.
Catherine Siguret a recueilli des témoignages du contraire absolu de cette légendaire bonté, tous empreints en conséquence de culpabilité, honte, incompréhension, sentiment d’anormalité ou de traîtrise.
Une quinzaine de cas d’hommes et de femmes racontent leur mère
« Folcoche » (seul modèle référent culturellement), avec des variantes : nymphomane, abandonnant ses enfants, haineuse, méprisante, indifférente, incestuelle, infantile, perverse, sadique etc.).
Avec la question qui s’est posée pour eux de devenir à leur tour parents, lestés d’un tel anti- modèle, et du pardon à l’heure de la vieillesse.
Patrick Delaroche apporte le regard du psychanalyste afin de ne pas laisser le lecteur en spectateur saisi par l’effroi, mais de l’instruire sur les soubassements, la fréquence et l’issue possible pour les victimes.