Mémoires d'immigrés
Les pères sont d'abord venus, seuls, obligatoirement seuls et en bonne santé, recrutés par des rabatteurs au fin fond des campagnes du Maghreb pour le compte des grands noms de l'industrie française. Ensuite, croyant limiter les sorties de devises, les gouvernements de l'Hexagone ont fait venir les femmes et les enfants en bas âge. Il a fallu bâtir les hideuses "cités de transit". La crise économique venant, les responsables politiques ont tenté de renvoyer cette main-d'oeuvre devenue superflue dans les pays d'origine. Trop tard. Après les pères et les mères, une nouvelle génération était née sur le sol de France. Les Beurs constituent désormais l'une des composantes incontournables de la société française.
En restituant sa mémoire à l'immigration maghrébine, Yamina Benguigui rend leur dignité aux milliers de familles écartelées entre deux cultures, encore trop souvent marginalisées après avoir été tout simplement ignorées des décennies durant. Dans une suite de portraits aussi émouvants qu'inattendus, elle retrace l'itinéraire de trois générations dont le destin, pour le meilleur et souvent pour le pire, épouse celui de la France.
En restituant sa mémoire à l'immigration maghrébine, Yamina Benguigui rend leur dignité aux milliers de familles écartelées entre deux cultures, encore trop souvent marginalisées après avoir été tout simplement ignorées des décennies durant. Dans une suite de portraits aussi émouvants qu'inattendus, elle retrace l'itinéraire de trois générations dont le destin, pour le meilleur et souvent pour le pire, épouse celui de la France.