Proust et l'obscur
« Les vrais livres doivent être les enfants non du grand jour et de la causerie mais de l'obscurité et du silence », écrit Marcel Proust dans Le Temps retrouvé. Cette obscurité qui enveloppe l'oeuvre romanesque (où gisent le mensonge, le sadisme, l'obsession de l'enfance et ses révoltes mais aussi la passion de l'art), j'en explore ici à partir de La Recherche, mais aussi des premiers textes, fondateurs, moins connus, tels que Les Plaisirs et les Jours ou Jean Santeuil, la violence et l'ambivalence. Dès ses 25 ans Proust se prépare à la solitude, devient le peintre de la jalousie et l'analyste du sadisme. Pourquoi tant d'obscure révolte contre la mère, sublimée par la suite dans La Recherche ? Pourquoi tant de voyeurisme ? C'est un point de vue personnel et particulier que j'adopte ici, où, derrière les faux semblants, loin des salons et des anecdotes, j'essaie de plonger au coeur ténébreux de son inspiration.Diane de Margerie