Romanesques - Chimériques - Vivre à Madère
Jacques Chardonne (1884-1968) est un romancier et un moraliste. Il publie en 1921 son premier roman, L' Épithalame qui lui vaut une célébrité immédiate et le révèle comme le romancier du couple. Viennent ensuite Les Varais (1929), Eva (1930), Claire (1931) et les Destinées sentimentales (1934). Son œuvre, toute en finesse et en délicatesse, est souvent empreinte de mélancolie.
Il est considéré comme l'un des pères spirituels de ceux qu'on a appelés « Les Hussards » (Roger Nimier, Jacques Laurent, Antoine Blondin et Michel Déon).
« La première partie de son œuvre, inaugurée par l'Epithalame (1921), dessine autour du lien conjugal des arabesques merveilleuses.
Dans la promiscuité conjugale, homme et femme peuvent se modeler, ou se détruire, ou les deux ensemble. Ils écoutent la mélodie de la solitude, qui est très suave et très cruelle. Ils s'épient, se sourient, se narguent. Il y a de la tendresse dans leur exaspération, de l'ironie dans leur tendresse, du désespoir dans leur ironie. Jamais les époux de Chardonne ne fusionnent, car jamais ils ne couchent ensemble. Pourtant ses héroïnes sont désirables ; un feu intérieur les embrase, qui ressemble à de l'hystérie contenue. Ce dédale conjugal, cette moiteur, cet inachèvement nous sont restitués en phrases courtes et sèches, baignées d'une clarté lunaire. Petites phrases en forme d'aquarelles qui glissent comme fait la pluie sur une fenêtre, un dimanche après-midi, dans une maison bourgeoise et provinciale, à Barbezieux ou ailleurs... »
Denis Tillinac
Il est considéré comme l'un des pères spirituels de ceux qu'on a appelés « Les Hussards » (Roger Nimier, Jacques Laurent, Antoine Blondin et Michel Déon).
« La première partie de son œuvre, inaugurée par l'Epithalame (1921), dessine autour du lien conjugal des arabesques merveilleuses.
Dans la promiscuité conjugale, homme et femme peuvent se modeler, ou se détruire, ou les deux ensemble. Ils écoutent la mélodie de la solitude, qui est très suave et très cruelle. Ils s'épient, se sourient, se narguent. Il y a de la tendresse dans leur exaspération, de l'ironie dans leur tendresse, du désespoir dans leur ironie. Jamais les époux de Chardonne ne fusionnent, car jamais ils ne couchent ensemble. Pourtant ses héroïnes sont désirables ; un feu intérieur les embrase, qui ressemble à de l'hystérie contenue. Ce dédale conjugal, cette moiteur, cet inachèvement nous sont restitués en phrases courtes et sèches, baignées d'une clarté lunaire. Petites phrases en forme d'aquarelles qui glissent comme fait la pluie sur une fenêtre, un dimanche après-midi, dans une maison bourgeoise et provinciale, à Barbezieux ou ailleurs... »
Denis Tillinac