Les Abandonnés
Pourquoi la France, qui se voulait la nation de l’art de vivre, de la mesure et de la démocratie, a-t-elle été le pays développé qui a le plus mal logé ses habitants, et pourquoi s’est-elle enfoncée dans une perpétuelle crise du logement, cause d’un malaise urbain dont elle peine encore à s’extraire ?
Nous avons aujourd’hui une vision faussée des problèmes des banlieues : la dérive des quartiers commencerait après la crise économique de 1974 et serait liée à l’immigration. Or Xavier de Jarcy, en reconstituant la genèse des quartiers de banlieue étape par étape et en donnant à entendre la parole de tous les intervenants ministres, élus locaux, architectes, constructeurs, promoteurs, démographes, géographes et, bien entendu, habitants, nous montre que les erreurs d’urbanisme et la ségrégation sociale ont commencé bien plus tôt.
Nés des théories prônant un urbanisme autoritaire formulées dans l’entre-deux-guerres, les grands ensembles devaient mettre fin aux taudis, mais aussi façonner une population saine, morale et productive dans un pays mis en ordre les cités sont l’aboutissement inachevé de ce projet d’hygiénisme social. C’est dans le cadre d’une permanente économie de guerre et sous l’empire d’un « dirigisme sans argent » que les nouveaux quartiers seront érigés. On construit mal, n’importe où, n’importe comment. Au tournant des années 1970, le libéralisme s’impose brutalement, avec pour conséquence que les derniers grands ensembles, déréglementés, accumuleront des problèmes à ce jour irrésolus.
Nous avons aujourd’hui une vision faussée des problèmes des banlieues : la dérive des quartiers commencerait après la crise économique de 1974 et serait liée à l’immigration. Or Xavier de Jarcy, en reconstituant la genèse des quartiers de banlieue étape par étape et en donnant à entendre la parole de tous les intervenants ministres, élus locaux, architectes, constructeurs, promoteurs, démographes, géographes et, bien entendu, habitants, nous montre que les erreurs d’urbanisme et la ségrégation sociale ont commencé bien plus tôt.
Nés des théories prônant un urbanisme autoritaire formulées dans l’entre-deux-guerres, les grands ensembles devaient mettre fin aux taudis, mais aussi façonner une population saine, morale et productive dans un pays mis en ordre les cités sont l’aboutissement inachevé de ce projet d’hygiénisme social. C’est dans le cadre d’une permanente économie de guerre et sous l’empire d’un « dirigisme sans argent » que les nouveaux quartiers seront érigés. On construit mal, n’importe où, n’importe comment. Au tournant des années 1970, le libéralisme s’impose brutalement, avec pour conséquence que les derniers grands ensembles, déréglementés, accumuleront des problèmes à ce jour irrésolus.