Verlaine, poète maudit
« Je voudrais que l'on comprît davantage à quel point la malédiction qui pesa toute sa vie sur Verlaine lui confère une grandeur à nos yeux. Romantique, il eût fait figure de victime expiatoire : on aurait pris ses tares et ses vices pour la rançon du génie. Ces excès qu'on lui reproche sembleraient indispensables à réclusion, à l'épanouissement des dons les plus rares.
L'époque à laquelle il vécut se prête mal à sa gloire. Néanmoins - comme pour François Villon -, on s'apercevra que son époque présente une occasion de plus de l'admirer et j'aimerais être de ceux qui ne séparent point le poète de l'homme mais leur vouent, à tous deux, un culte dont aucune considération bourgeoise ne saurait altérer la ferveur, la fidélité. »
Francis Carco
Biographie d'écrivain, le Verlaine de Carco prend le parti de retracer sans fard la vie du « poète maudit » mort il y a cent ans, le 8 janvier 1896. L'auteur de Poèmes saturniens, Fêtes galantes, La Bonne chanson et des célèbres « Sanglots longs », qui aura, tout au long de son existence, oscillé entre les tentations du mal et du désordre notamment sous l'influence de Rimbaud et son besoin d'ordre et de tranquillité bourgeoise, reçoit ici un hommage à la hauteur de son incontestable génie, rendu par un poète qu'il a grandement inspiré.