La Dévorade
Qui pousse cette jeune femme à quitter sa vie tunisienne ? Pourquoi laisser époux et enfants, juste pour quinze jours, dit-elle, et mettre de l’ordre ? Mais dans son mas isolé de Provence, voilà que fond sur elle le céleste incendie, le grand goût de vivre. Alors naissent les paroles absolues de la magicienne, libres de dire son corps, sa soif, sa quête, alors jaillissent sur sa peau et partout les mots vivants d’une étrange sorcière qui, levant mille incantations ivres à la joie, se brûle à un feu oublié. C’est l’épreuve : plongée dans les ténèbres par une cécité accidentelle, elle s’y mure, s’y dédouble, et dans un combat de chaque instant avec le mystérieux Aliocha – ange ? démon ? – elle va, créant ses repères à la lumière de sa vie intérieure, fouiller le passé, les nuits, les souffles enfuis, le désir, les pans de sa vie de femme, d’épouse, de mère, d’amante, et nue, face à elle-même, retrouver l’être présent, l’éclat continu d’un regard, d’un monde qui nous habite et qu’aucune main n’efface : un dévorade d’amour.