Un jasmin ivre
Pendant une semaine, avec pour cœur/corps palpitant une villa où la mer vient respirer doucement – inspiration orientale, expiration occidentale – quatre personnages sont à la recherche de leur libération, de leur vérité : Harry et Opale, Ian et Vanessa. Entre eux se noue la tragédie – bienheureuse ? – de l’amour-passion, de l’amour majuscule qui creuse, depuis des années, Opale pour Vanessa.
Orante et adorante, c’est Opale qui va conduire une sorte d’incantation à l’ivresse amoureuse, à la ferveur sans exclusion – à travers les lectures de son journal, de quelques lettres où se repensent les jours présents, à travers son Amour chute et envol, nuit mais éclat, à travers un temps paradisiaque où le rythme des jours devient temps de conte coranique, de paradis bouddhique dans le regard et sur la peau, par les tissus que l’on vêt ou dévêt, les fruits que l’on savoure, les lits où l’on rêve, où l’on aime…
Mais, dans ce Maroc intérieur, l’approche de l’amour se conjugue à l’approche de la mort. Femme porteuse d’Amour sans rempart, dans une écriture sensuelle et multiple où le monde devient chair amoureuse, poème fouillant et jouissant qui semble n’avoir que l’éternité pour limite, elle fait lever – hors de toute culpabilité – les Mille et Une Nuits, pour le Cantique de tous les partages.
O.A.