Une mémoire de santal
Elle a quarante-cinq ans, mais un infini banian de souvenirs ; un matin, son corps parle d’autre chose, il lui rappelle… C’est le cancer.
Clara décide alors de vivre jusqu’au bout d’elle-même son agonie de trois mois, sa conscience d’être, dans le silence et l’offrande d’une nature méditerranéenne : ultime saison d’amour, d’exultation, de gratitude au monde.
La souffrance devient musique, la beauté révélation, et Clara va atteindre la source de son mal et reconnaître sa mort, parce que se reconnaître. « L’écriture, perverse, arrivait-elle à lui faire croire que l’amour, c’était la mémoire essentielle ? » Dans la respiration de la méditante, c’est la confrontation d’un corps qui cède la place et d’une âme qui s’éploie et rayonne, mêlés comme la vague au sable, la voix aux mots, comme le souffle d’une mère à l’écriture d’un fils, comme l’être à son devenir et le sens aux étoiles… Sensualité lumineuse dont la somptuosité lève un chant d’adieu à la terre, mais où l’éternité ruisselle et emporte toute nostalgie, dans des scènes de bouleversante transparence.
Par la force d’une écriture unique et inégalable dans sa beauté, voilà confirmés les dons éclatants qui avaient valu à Olympia Alberti pour son premier roman, Un jasmin ivre, le Prix des Créateurs 1982.