Vie et mort des esclaves dans la Rome antique
nterpréter dans le sens de la morale chrétienne l'esclavage tel que l'a pratiqué l'Antiquité constituerait un contresens. Pour comprendre cette pratique, il faut avant tout faire abstraction de notre mentalité forgée par vingt siècles de christianisme et justement renforcée par l'abolition de l'esclavage au xixe siècle comme par le développement d'un machinisme forcené.
Dans cet essai publié pour la première fois en 1973, Joël Schmidt explique et justifie le comportement des Romains en historien. Outils précieux d'une civilisation non mécanisée où le travail manuel était incompatible avec une certaine dignité et où seul le maniement des armes et de la politique n'entamait pas la respectabilité des citoyens, les esclaves nécessitaient attention, soins et ménagement. Sans donner de leur condition une vision idyllique, Joël Schmidt se plait à discerner les rapports de confiance et d'affection qui s'établissaient parfois entre eux et leurs maîtres. Il revient également sur la légende d'un christianisme abolissant, dans l'Antiquité, l'esclavage.
En définitive, la Rome républicaine et impériale n'aurait jamais pu s'épanouir sans le concours des esclaves et des affranchis. Leur vie et leur mort, tantôt affreuses, tantôt héroïques, étaient liées à la vie et à la mort d'une civilisation qui fit de l'esclavage une effroyable nécessité pour tenter d'assurer, avec le sang et les larmes d'hommes et de femmes-machines, sa gloire et sa pérennité, dans la plus cruelle des contradictions.
Dans cet essai publié pour la première fois en 1973, Joël Schmidt explique et justifie le comportement des Romains en historien. Outils précieux d'une civilisation non mécanisée où le travail manuel était incompatible avec une certaine dignité et où seul le maniement des armes et de la politique n'entamait pas la respectabilité des citoyens, les esclaves nécessitaient attention, soins et ménagement. Sans donner de leur condition une vision idyllique, Joël Schmidt se plait à discerner les rapports de confiance et d'affection qui s'établissaient parfois entre eux et leurs maîtres. Il revient également sur la légende d'un christianisme abolissant, dans l'Antiquité, l'esclavage.
En définitive, la Rome républicaine et impériale n'aurait jamais pu s'épanouir sans le concours des esclaves et des affranchis. Leur vie et leur mort, tantôt affreuses, tantôt héroïques, étaient liées à la vie et à la mort d'une civilisation qui fit de l'esclavage une effroyable nécessité pour tenter d'assurer, avec le sang et les larmes d'hommes et de femmes-machines, sa gloire et sa pérennité, dans la plus cruelle des contradictions.