Canard au sang
Rocroy, barbu, chevelu, à la fois Marsyas le Satyre et Socrate le Sage, termine sa vie en se livrant à des occupations fort diverses : professer la gymnastique, parler aux statues, relire Montaigne, conter fleurette aux flacons, exprimer – verbe haut – sa colère, enfin courir les Jupons ou flâner dans son village de la Montagne-Sainte-Geneviève.
Un matin, il aperçoit deux bidons de lait cernés par le brouillard. Plus tard, on apprendra la mort d'une crémière alors qu'elle dormait auprès de son fils, le petit Beppo. On apprendra aussi le vol d'un tiroir-caisse et cela suffira à créer un conflit entre Rocroy et une « bande » de jeunes gens, mi-aventuriers, mi·étudiants, épris d'idéal ou rêvant à ce « canard au sang » qui, pour eux, symbolise « le Règne ».
C'est l'English, sorte de Poil-de·Carotte adulte qui aspire à une existence fastueuse ; c'est Durban qui désire être le héros d'une aventure devenue impossible; c'est la Typo, amical et bourru ; c'est Brigitte, leur muse à queue de cheval ; c'est enfin l'inquiétant mulâtre, Oscar, qui a institué un commerce de chats volés. Ils commettent des méfaits qu'ils exagèrent par vantardise jusqu'au jour où un trafiquant : V. D. M. les met en contact avec le vrai Mal sans pour cela calmer la soif de cet « autre chose» qui tourmente chacun d'eux.
Abondant en scènes où la truculence se mêle à l'intensité dramatique, ce roman révèle un art romanesque à la lois vigoureux et précis. Les thèmes de l'auteur d'Alain le nègre, de Boulevard se sont amplifiés. Avec force, sont exprimés le sort atroce de l'homme seul, son impuissance devant le Temps, son recours à l'enfance et à des valeurs qui affirment l'espoir. Dans Canard au sang, les sujets les plus variés sont traités avec une vérité, une simplicité qui font qu'à travers les pages d'un roman inexorable, parfois cruel, se déploie une tendresse déchirante.
Un matin, il aperçoit deux bidons de lait cernés par le brouillard. Plus tard, on apprendra la mort d'une crémière alors qu'elle dormait auprès de son fils, le petit Beppo. On apprendra aussi le vol d'un tiroir-caisse et cela suffira à créer un conflit entre Rocroy et une « bande » de jeunes gens, mi-aventuriers, mi·étudiants, épris d'idéal ou rêvant à ce « canard au sang » qui, pour eux, symbolise « le Règne ».
C'est l'English, sorte de Poil-de·Carotte adulte qui aspire à une existence fastueuse ; c'est Durban qui désire être le héros d'une aventure devenue impossible; c'est la Typo, amical et bourru ; c'est Brigitte, leur muse à queue de cheval ; c'est enfin l'inquiétant mulâtre, Oscar, qui a institué un commerce de chats volés. Ils commettent des méfaits qu'ils exagèrent par vantardise jusqu'au jour où un trafiquant : V. D. M. les met en contact avec le vrai Mal sans pour cela calmer la soif de cet « autre chose» qui tourmente chacun d'eux.
Abondant en scènes où la truculence se mêle à l'intensité dramatique, ce roman révèle un art romanesque à la lois vigoureux et précis. Les thèmes de l'auteur d'Alain le nègre, de Boulevard se sont amplifiés. Avec force, sont exprimés le sort atroce de l'homme seul, son impuissance devant le Temps, son recours à l'enfance et à des valeurs qui affirment l'espoir. Dans Canard au sang, les sujets les plus variés sont traités avec une vérité, une simplicité qui font qu'à travers les pages d'un roman inexorable, parfois cruel, se déploie une tendresse déchirante.