Histoire de la poésie française - Poésie du XXe siècle - tome 1
La prodigieuse accélération de la recherche poétique a occulté maintes créations du début du siècle que l'historien ne saurait passer sous silence. Dans le sillage symboliste, en des lieux de musique et de science, des valeurs présentes dans le précédent volume et qu'on rappelle. Et s'ajoutent les Louis Le Cardonnel, Guy Lavaud, des poètes quasi inconnus susceptibles de nous étonner. Et voici Jean Royère et son musicisme, les proches de Valéry comme Lucien Fabre et d'autres. Un regard sur le symbolisme dans son ensemble.
Il y a dans cet univers que nous disons aujourd'hui "classique" une singulière ardeur, de fougueux combats, des tentatives néo-romantiques et néo-classiques : musique intérieure de Maurras, charme du savoir de Muselli, rigueur de Le Dantec. Maurrassistes et moréassiens. Virgiliens et élégiaques. Idéalistes, clartéistes, harmonistes, lyriques. Et voici François Mauriac, ses amis des "Cahiers", la Pléiade méridionale. Et nous nous arrêtons à ces Gallicans (Mary, Berry, Pradelle) aux tentatives archaïques inattendues, à des burlesques comme Fernand Fleuret, des dandys comme Louis de Gonzague Frick, l'irrévérencieux Fourest, les poètes satiriques et populaires, les destins brisés par la guerre.
Un grand chapitre : l'Essor créateur des femmes. Forêt des Amazones : Anna de Noailles, René Vivien, Lucie Delarue-Mardrus, Gérard d'Houville... Non point "muses" mais Poètes ! Que de beautés chez Sabine Sicaud, l'enfant-poète, chez Catherine Pozzi, chez Marie Noël ! Auprès d'elles, des dizaines d'harmonieuses présences.
C'est le temps des grands architectes. Nous rappelons Saint-Pol Roux, Francis Jammes, Paul Fort, Hem Bataille, Pierre Louÿs. Des chapitres sont consacrés à Paul Valéry, du silence à la parole retrouvée, en des lieux de poésie et de pensée féconde, à Paul Claudel, immense réservoir de poésie mondiale, dont on suit l'itinéraire unique dans notre poésie, à Charles Péguy, ouvrier de France.
Nous parlons des Éloges, d'Anabase, d'Exil, de Vents ou d'Amers, et il s'agit de Saint-John Perse, si proche de nous et qui publia dès le début du siècle. Nous trouvons "la Stèle, corps et âme, être au complet" et c'est le grand Victor Ségalen. Un nommé A.O. Barnabooth voyage et c'est Valery Larbaud. Qui trace des poèmes "capables d'affronter l'innommable" sinon ce Pierre-Jean Jouve, maître de l'inconscient créateur ? Des Amis inconnus à la Fable du Monde, Jules Supervielle, avec ses paysages échappés de la terre et du soleil, et nous rendons justice. Tout le Royaume de l'Amour, nous le retrouvons chez Milocz l'admirable, comme chez son ami a"l'Obscur", Jean de Boschère dans la détresse, l'espoir, l'ardeur, écoutant le grésillement de l'Absolu.
Tentatives d'esprit nouveau? On rappelle Jarry, Roussel et aussi l'étrange Monsieur Brisset. On voyage de L'Abbaye, cette étonnante expérience, à l'Unanimisme, avec Duhamel, Vildrac, Arcos, et Jules Romains le Poète qui respire un air mental, Chennevière, Durtain, Martinet. Présences proches, les maîtres d'une poésie à la fois humaine et biblique, André Spire, Edmond Fleg, Henri Franck, Raymond Schwab, Henri Hertz, lieux de générosité planétaire.
Et voici des poètes qui méritent d'être mieux connus : Paul-Jean Toulet et ses Contrerimes, Jean-Marc Bernard, Jean Pellerin, Francis Carco, Tristan Derème, Léon Vérane, La Vaissière, Chabaneix, l'École fantaisiste... et tant de proches comme Tristan Klingsor l'enchanteur ou Jacques Dyssord. Ces doux-amers, ces frais chanteurs ne sont pas si éloignés qu'on le croit d'un certain modernisme, celui de L'OEuf dur par exemple.
Ne nous interdisant pas de vagabonder, nous faisons un petit saut en avant pour trouver des poètes plus près de nous mais qui procèdent de dépassements de la fantaisie et c'est la rencontre anticipée de Foucher, Gilson, Garampon, Frédérique, Chardine, Lannes, Hardellet, etc. Et aussi de poètes proches des leçons mallarméennes et valéryennes.
La poésie, nous tentons de la rejoindre en tous lieux, mais ces prosateurs que nous réunissons, ils sont bien poètes à part entière, qu'ils se nomment Alain-Fournier, Giraudoux, Alexandre Arnoux ou Francis de Miomandre. Des couleurs violentes chez t'Serstevens, du fantastique social chez Mac Orlan, de grandes géorgiques chez Bosco et Giono. Et Arland, Dhôtel, Suarès. Et Paul Morand l'homme pressé de dire dans la modernité. Henry de Montherlant poète du corps. Drieu La Rochelle, Radiguet, Brasillach...
Ce volume et celui qui suit ne forment qu'un volume. Tant de recherches cohabitent, tant de mouvements se pressent que la chronologie en est bouleversée. Le poète est contemporain des roses.
Il y a dans cet univers que nous disons aujourd'hui "classique" une singulière ardeur, de fougueux combats, des tentatives néo-romantiques et néo-classiques : musique intérieure de Maurras, charme du savoir de Muselli, rigueur de Le Dantec. Maurrassistes et moréassiens. Virgiliens et élégiaques. Idéalistes, clartéistes, harmonistes, lyriques. Et voici François Mauriac, ses amis des "Cahiers", la Pléiade méridionale. Et nous nous arrêtons à ces Gallicans (Mary, Berry, Pradelle) aux tentatives archaïques inattendues, à des burlesques comme Fernand Fleuret, des dandys comme Louis de Gonzague Frick, l'irrévérencieux Fourest, les poètes satiriques et populaires, les destins brisés par la guerre.
Un grand chapitre : l'Essor créateur des femmes. Forêt des Amazones : Anna de Noailles, René Vivien, Lucie Delarue-Mardrus, Gérard d'Houville... Non point "muses" mais Poètes ! Que de beautés chez Sabine Sicaud, l'enfant-poète, chez Catherine Pozzi, chez Marie Noël ! Auprès d'elles, des dizaines d'harmonieuses présences.
C'est le temps des grands architectes. Nous rappelons Saint-Pol Roux, Francis Jammes, Paul Fort, Hem Bataille, Pierre Louÿs. Des chapitres sont consacrés à Paul Valéry, du silence à la parole retrouvée, en des lieux de poésie et de pensée féconde, à Paul Claudel, immense réservoir de poésie mondiale, dont on suit l'itinéraire unique dans notre poésie, à Charles Péguy, ouvrier de France.
Nous parlons des Éloges, d'Anabase, d'Exil, de Vents ou d'Amers, et il s'agit de Saint-John Perse, si proche de nous et qui publia dès le début du siècle. Nous trouvons "la Stèle, corps et âme, être au complet" et c'est le grand Victor Ségalen. Un nommé A.O. Barnabooth voyage et c'est Valery Larbaud. Qui trace des poèmes "capables d'affronter l'innommable" sinon ce Pierre-Jean Jouve, maître de l'inconscient créateur ? Des Amis inconnus à la Fable du Monde, Jules Supervielle, avec ses paysages échappés de la terre et du soleil, et nous rendons justice. Tout le Royaume de l'Amour, nous le retrouvons chez Milocz l'admirable, comme chez son ami a"l'Obscur", Jean de Boschère dans la détresse, l'espoir, l'ardeur, écoutant le grésillement de l'Absolu.
Tentatives d'esprit nouveau? On rappelle Jarry, Roussel et aussi l'étrange Monsieur Brisset. On voyage de L'Abbaye, cette étonnante expérience, à l'Unanimisme, avec Duhamel, Vildrac, Arcos, et Jules Romains le Poète qui respire un air mental, Chennevière, Durtain, Martinet. Présences proches, les maîtres d'une poésie à la fois humaine et biblique, André Spire, Edmond Fleg, Henri Franck, Raymond Schwab, Henri Hertz, lieux de générosité planétaire.
Et voici des poètes qui méritent d'être mieux connus : Paul-Jean Toulet et ses Contrerimes, Jean-Marc Bernard, Jean Pellerin, Francis Carco, Tristan Derème, Léon Vérane, La Vaissière, Chabaneix, l'École fantaisiste... et tant de proches comme Tristan Klingsor l'enchanteur ou Jacques Dyssord. Ces doux-amers, ces frais chanteurs ne sont pas si éloignés qu'on le croit d'un certain modernisme, celui de L'OEuf dur par exemple.
Ne nous interdisant pas de vagabonder, nous faisons un petit saut en avant pour trouver des poètes plus près de nous mais qui procèdent de dépassements de la fantaisie et c'est la rencontre anticipée de Foucher, Gilson, Garampon, Frédérique, Chardine, Lannes, Hardellet, etc. Et aussi de poètes proches des leçons mallarméennes et valéryennes.
La poésie, nous tentons de la rejoindre en tous lieux, mais ces prosateurs que nous réunissons, ils sont bien poètes à part entière, qu'ils se nomment Alain-Fournier, Giraudoux, Alexandre Arnoux ou Francis de Miomandre. Des couleurs violentes chez t'Serstevens, du fantastique social chez Mac Orlan, de grandes géorgiques chez Bosco et Giono. Et Arland, Dhôtel, Suarès. Et Paul Morand l'homme pressé de dire dans la modernité. Henry de Montherlant poète du corps. Drieu La Rochelle, Radiguet, Brasillach...
Ce volume et celui qui suit ne forment qu'un volume. Tant de recherches cohabitent, tant de mouvements se pressent que la chronologie en est bouleversée. Le poète est contemporain des roses.