Haendel
Cet ouvrage essentiel a paru pour la première fois en 1910. Près d'un siècle plus tard et alors que l'oeuvre de Haendel a retrouvé une place éminente dans la vie musicale, le Haendel de Romain Rolland garde toute son actualité. « Il y a cent ans, explique Dominique Fernandez dans sa préface, on avait de Haendel l'image d'un type guindé, pompeux, ennuyeux à force d'emphase ; "une perruque", et même un peu mitée. [...] C'était une sorte de musicien officiel, dont la grandiloquence était l'élément naturel.
Telle était l'idée qu'on se faisait de Haendel lorsque Romain Rolland publia sa monographie. Il avait alors quarante-quatre ans, déjà une longue oeuvre derrière lui, à la fois littéraire et musicologique, sans compter une embardée du côté de la peinture. Seul Proust, son contemporain, montra pour la musique une passion aussi soutenue. Mais, contrairement à l'auteur de La Recherche, les préférences de Romain Rolland vont à l'opéra et à l'oratorio, et l'on comprend qu'un Haendel, par les proportions épiques de ses oeuvres et la foi qui les soulève, soit devenu un de ses auteurs de prédilection. »
Il en résulte un livre merveilleusement écrit, d'une grande pertinence de jugement, qui replace Haendel l'humaniste non loin de Beethoven, dont il serait, par bien des aspects, le plus évident précurseur.